Amusement... ironique.

Bruits de pas. Un cheval et deux hommes. Le cheval portait un poids léger, et les deux hommes étaient armés, d'après le cliquetis qu'ils produisaient. Il s'arrêtèrent et la jeune fille descendit de son cheval. Un des gardes s'empressa de prendre les rênes de la monture tandis que l'autre aidait la souveraine à descendre. Shigeko lissa son kimono et regarda avec un léger sourire les ruines. Des pierres tombées des hauts murs du château autrefois si brillant et chaleureux, des touffes d'herbe sauvage s'échappant du dallage de marbre sale, des morceaux de tapisseries déchirées ici et là. Elle regarda avec fierté ce qu'un incendie avait fait, cet incendie qui avait ravagé ce paradis miniature et ses occupants heureux. Cet incendie qui avait fait fuir sa famille. Elle en ressentait une certaine tristesse, mais il était largement dominé par cet orgueil et ce sentiment de supériorité.
Son regarda se porta sur la fontaine intacte. Elle était immaculée, sans suie ou noirceur du feu. L'eau coulait toujours paisiblement. Sentant que son caractère irascible était en train de s'enflammer, elle demanda à un de ses gardes:

-Vous avez essayé de la détruire ?

-Oui, votre Seigneurie. Malheureusement elle semble être faite d'un marbre plus dur que l'os et le métal réuni, et ne garde aucun trace de saleté. Si votre Seigneurie le demande, nous pourrons l'arracher et...

-Non. Laissez-la où elle est. Imaginez que des survivants veuillent revenir... ils se donneraient rendez-vous ici même. Devant le symbole de leur soi-disante défense. Et là, nous les attraperons.

Les deux gardes inclinèrent leur tête pour montrer leur approbation. Shigeko s'avança parmi les blocs de pierre jusqu'à la chambre de la ex-maitresse des lieux. Une grande chambre dont les vitres cassées laissaient entrer des violents courants d'air. Les murs avaient gardé des traces de sang. Bien... très bien. Elle avait été blessée et avait souffert avant d'aller en prison. C'était sa seule consolation en pensant qu'elle s'était échappée. La jeune femme revint sur ses pas et contempla la fontaine. Il lui sembla qu'elle en avait vu une autre ailleurs... Mais où ?
Le bruit de graviers écrasés la força à revenir de ses rêveries. Les deux soldats attachèrent le cheval à la fontaine et penchèrent leurs lances en avant. Était-ce un fuyard ?

Les ruines de Mino, un endroit plein de souvenir, chaque mur contient surement la vie de quelqu'un. Pourtant, ce n'est qu'un souvenir, dommage, ça aurait pu en être autrement. Si ces imbéciles ne s'était pas livré bataille il n'en serrait pas là, mais de toute façon il n'était pas venu pour ça la souveraine semblait être une sacré noble personne mais comme tous les autres elle semblait se donner des droits trop importants pour le jeune homme la laisse faire. Pour le moment il la suivait essayant d'accumuler des méfaits qui feraient en sorte qu'il explique le meurtre de cette femme. Cette fille n'avait aucun respect alors que cette endroit était en ruine sa seule motivation c'était de le démolir plus encore. Qu'est-ce qui peut bien passer par la tête des gens qui ont beaucoup de pouvoir, à croire que sa détruit le cœur de n'importe qui. Descendant d'un mur à moitié démoli, il se mit à marcher vers la fontaine concernée. S'asseyant sur le bord de celle ci avec sa capuche sur la tête, personne ne semblait le connaitre et c'était tant mieux, même s'il n'en avait pas la certitude, chaque personne qui ne le connaissait pas était une bénédiction pour lui.

- Shigeko... la souveraine aussi belle qu'elle est insensible.

Un sourire moqueur éclaira son visage, ces gens le dégoutait et pour lui pas moyen de croire que ceux là pouvait changer ou se montrer gentil, il s'en était fait son idée et rien ne changerait ces pensées. Observant les gardes qui le pointait de leur lance, celui ci effaça toute marque de sourire et brandit son épée face à ces deux soldats. Le truc c'est que pour lui, un habile mouvement de poignet et hop les armes volèrent et tandis que leur propriétaire les suivait des yeux un coup de pied violent au menton les envoya au tapis, un endroit sensible il faut l'avouer. Se tournant vers la souveraine, il laissait glisser sa lame le long de la joue de la noble jeune fille.

- Voyons, pourquoi ne t'as t'ont pas tuer toi ? Ton rang ? Ton argent ? ou ton joli petit minois peut-être ? Avant d'essayer un quelconque assaut je me demandais, qu'as-tu contre cet endroit, pour vouloir détruire la seule chose correct qu'il reste en ce lieux ?

-Hum...

Elle risqua un regard du côté des gardes. Désorientés, ils regardaient, affolés, le jeune homme. Le cheval piaffait de terreur. Non elle n'était pas en position d'être insolente. A moins que... non elle n'avait pas eu le temps de cacher une arme dans ses vêtements. Elle haussa les épaules et dirigea son regard nonchalant vers la fontaine, ses lèvres relevées dans un petit sourire sans signification précise.

-Tu n'avais pas peur dans un château dirigé par un loup-garou ? Il fallait voir. Les gens n'aiment pas être dirigés par des monstres. Les domestiques du château se seraient montés à un moment ou à un autre. Mais j'ai avancé cette fin. Mino garde son honneur en étant battu par un ennemi que par une guerre civile. Je ne fais qu'éviter la souffrance, voyons.

Éviter la souffrance... elle tombait dans l'optimisme là. En réalité, elle leur infligé le double de dégâts qu'ils auraient subis dans une guerre civile. C'est ce qu'ils méritaient, au mieux, pensait-elle. Après avoir humilié Hagi... et comme les Suigai ne sont pas vraiment du genre masochistes, ils voulaient leur revanche depuis longtemps... ce qu'elle avait accompli parfaitement. D'ailleurs, lui, s'il défendait les causes de Mino, il devrait aller en prison comme les autres. Concentré sur elle, Kirua n'avait pas vu un des gardes. Il avait repris son arme, et l'autre prépara une corde. Ils bondirent tous les deux, mais Shigeko savait bien qu'ils étaient trop lourds pour lui. Rapidité au sabre prime sur la force. C'est ce qu'elle avait appris avec sa rivale désormais ennemie mortelle et fuyarde non localisée.

Des graviers qui se décalent des respirations qui se rapprochent, c'est un peu prendre un assassin pour un idiot. D'ailleurs ils furent bien pris au dépourvu pour son plus grand plaisir son idée se porta d'abord sur son don mais face à de tels amateurs toute utilisation de son don s'avérait totalement inutile. Au lieu de se retourner et de leur trancher la clavicule, ce qui serait radicale, celui ci se baissa de façon à être accroupi, relevant sa lame juste en dessous de l'un de ces agresseur. L'un avec sa lame sous la gorge et l'autre hésitant, un duo de choc autant dire qu'il était très simple de les manipulé peu importe lequel des deux d'ailleurs. D'une voix sur et au dessous de toute règle de politesse et autre signe de respect, Kirua ajouta avec provocation.

- Ba vas y abrutis ! Frappe mais viens pas te plaindre...

Un solide coup de la garde de son épée dans l'estomac du premier et un violent coup de pied dans le tibia du second et c'en était déjà finit. L'un avait probablement la jambe brisée et l'autre avait sans doute envie de relâcher son déjeuner par terre. Se relevant en jouant avec son épée il regarda tour à tour les deux soldats, l'un tordu de douleur et le second au delà de ça, au sol à souffrir le martyr, jetant un regard inspirant à la fois craionte et respect au soldat encore debout il lança d'une voix forte.

- tu ramènes ton pote sur son cheval et vous dégagez !

Le mercenaire serrant les dents attendit les ordres de sa souveraine avec patience mais avant même que celle ci ne parle Kirua lui saisit la main en souriant avec un air presque sadique, avec l'habitude il était devenu ainsi.

- Ta maitresse n'est pas en position pour discuter, tu comprends ? Alors ou tu pars ou je te casses les doigts un a un et puis je te laisse crever après t'avoir asséner un coup mortel mais qui te fera bien souffrir, alors ?

Le soldat retira sa main de l'emprise de l'assassin et remit son compagnon en selle et reprit son chemin vers son royaume d'origine. De son côté Kirua traina sa lame au sol se tournant vers la jeune femme noble qui semblait désarmé d'après ce qu'il pouvait remarqué. Toujours dans le même état d'esprit il ajouta à l'adresse de la jeune fille.

- Sympa ces chiens, Bon c'est pas que je m'ennuies mais il va falloir en finir alors trouve une parade ou crève en silence. C'est comme ça que se doit de mourir une princesse, non ?

retirant la poussière de sa lame en l'essuyant, il se demandait quels pourraient bien être les derniers mots de cette femme.

-Hum... ne te prends pas pour un Dieu.

Aucun signe de pitié pour l'un ou l'autre des gardes. Et elle qui croyait qu'ils avaient été longuement entraînés... En revenant à Tsuyu, elle prendrait bien le soin de les laisser à l'eau et au pain sec pendant cinq années minimum. Et fouettés. La vie d'un souverain passe avant tout, vous croyez quoi ? Son visage imperturbable, elle prit lentement une épée par terre et posa la pointe par terre, ses deux mains sur la garde. Elle allait user de son premier pouvoir.

-Hum... je veux bien mourir ici et maintenant, mais ils vont tous partir à tes trousses et je peux t'assurer que tu n'es pas le meilleur sabreur aux alentours. Et... fais attention aux secrets, et autres choses cachées pour le reste de ta vie. Cela va-t-il comme dernières paroles et dernier conseil avant de me plonger dans le royaume de la Mort ?

Elle ne bougea pas. Son ton calme et lent était assez inquiétant. Mais pourquoi cette épée dans ses mains ?

-Les nobles de ma ville vont essayer de trouver un nouveau chef... une élection peut-être. C'est dommage, j'avais pas fini de désigner les restants... Il me restait tant d'argent à donner à d'autres aristocrates volontiers... la plupart sont des gens comme toi. Ils menacent de me tuer et... ils ne le font pas. Tout simplement car... ils sont intéresses pour être un comte quelconque. L'argent... si ça pouvait retarder ma mort...

Non, lui il n'accepterait pas de passer de son côté pour un tas d'or. Sauf si c'est un égoïste très intéressé. Dans ce cas, elle aurait gagné un peu de temps à vivre de la même façon à chaque fois.

-Bah, après tout, le meilleur d'entre eux est un ancien guerrier sanguinaire, et je suis sure qu'il ira me remplacer -par intimidation sur les autres-. Dans ce cas, ces pauvres prisonniers de Mino que je détiens vont tous mourir... il n'a pas de pitié tu sais. Eeet... la chasse aux Kasai va être très rude. C'est un guerrier très performant, je te l'ai dit, il retrouvera les jumeaux en un clin d'œil... Je l'en empêche en ce moment car... c'est si amusant d'avoir deux ennemis déboussolés dans la nature !

Son discours si lent, si harmonieux avait terminé par ces paroles non adaptées. Son ton avait haussé et son visage était devenu plus joyeux. Enfin, elle avait eu un sourire. Un sourire sans joie. Et maintenant ? Qu'est ce qu'il allait faire ?

-Hum... je crois que j'ai dit à peu près tout... maintenant choisis si tu veux me tuer et faire mourir par l'occasion des dizaines d'enfants innocents ou... si tu veux... ne pas me tuer et prendre ta revanche plus tard.

C'est à peu près tout ce qui le distinguait d'un assassin, d'accord il tuait pour ces propres intérêts, oui il tuait un tas de gens, tellement que ceux là sont devenus innombrable mais par contre, il n'était pas insensible au sort d'autrui et ces gosses c'est vrai que ce n'était pas raisonnable de jouer avec leur vie. Mais en la laissant en vie il laissait aussi une opportunité à cette saloperie de noble de multiplier ce nombre d'enfants pas un chiffre inimaginable. Etait-ce réellement raisonnable ? Abaissant sa lame, il regarda la jeune fille sans aucune expression.

- Ce sont les gens comme toi qui se prennent pour dieu. Près à payer pour vivre ne serait-ce qu'une minute de plus dans cette vie. Je ne sais pas qui serais le plus à plaindre si j'étais poursuivit pas tous ces royaumes. Moi qui deviendrait un fuyard ou toi avec ce côté presque triste qui à fais pitié à n'importe qui dans ton propre royaume.

Tant pis, ce jour là il n'avait que trois ans mais il s'étais juré de tous les punir, il ne ferait pas exception, ni par pitié ni pour des enfants et encore moins pour de l'argent. Relevant son sabre devant lui.

- Une chose est sur tu n'achèteras plus rien ni personne.

Dévoilant son visage, il retira sa capuche et ces yeux bleus foncé semblèrent devenir plus sombre, il savait que des tas de gens mourraient peut-être à cause de lui mais qui sait combien il en sauverait en tuant cette souveraine ? Kirua ne se prit pas la tête avec ça et dans le pire des cas le prochain souverain aurait du soucis à se faire.

*Ces jumeaux ont peut-être bien fais de fuir finalement, ce monde est devenu si... cruel.*

- Si je ne suis pas dieu alors tu devrais survivre, pas vrai ?

Abattant un premier coup de lame il essayait d'imaginer ce qu'une noble comme elle pourrait donner en combat singulier à l'épée et si elle n'esquivait pas ces coups et bien tant pis il se sera fait des illusions.

Un caractère insolent. Avec une pointe de pitié pour ces gens en prison. C'était la personne la plus horriblement fâchée contre elle -mais qu'est ce qu'il a contre les nobles cruels ?- et elle rit quand il dit que c'est elle qui se prenait pour un dieu. Un rire cristallin et froid, dépourvu de chaleur, rempli d'ironie malfaisante. Elle souleva légèrement son épée et reposa la pointe par terre, émettant un léger bruit métallique.

-Voyons... je ne me prends pas pour une déesse. J'en suis une !

Malgré ce sarcasme non dissimulé, elle avait une note d'arrogance dans sa voix. Se prenait-elle vraiment pour un être divin ? Quelqu'un qui avait réussi à endormir la confiance de son ennemie en prétendant que c'était juste une rivale, quelqu'un qui l'avait renversé à l'aide de gens qu'elle a trompés en enjolivant leurs gains, quelqu'un qui condamne son propre allié ? Une divinité peut-être, mais alors la divinité du mensonge, de la traitrise, de la rouerie et de la vengeance ! Pire que Hadès, le dieu des Enfers ! Elle souleva rapidement le sabre, le fit tourner, et se défendit quand il fit son premier assaut. Sa rapidité n'était peut-être pas au point, mais son sens de l'anticipation et de réflexe la rattrapaient. Brusquement, elle fit un demi-tour en pivotant sur son pied et donna un violent coup avec la garde du sabre dans l'estomac du jeune homme. Ça lui coupait le souffle, c'est tout.

-Je t'ai déjà dit de faire attention aux choses cachées ? Ne provoque jamais quelqu'un en combat si tu ne connais pas sa tactique. Tu comprends, les coups spéciaux, blabla... Le meilleur escrimeur du monde peut perdre face à un coup qu'il n'a pas appris. Tu connais ?

Toujours ce ton lent et cérémonieux. En général ça collait bien avec ses paroles solennelles.

Ça faisait longtemps, longtemps qu'il n'avait pas vu une personne aussi mégalomane, en tout cas elle se sentait tellement au dessus de tout le monde qu'elle était capable de se proclamer déesse, mais ce n'était pas encore ça. Si elle avait un don elle ne savait pas tout faire et n'avait certainement pas les spécificités d'un dieu. D'ailleurs si elle en était une ce coup même avec la garde de son arme l'aurait plus que sonné, ce n'était pas le cas alors pas de quoi se vanter. Reprenant son souffle, le jeune homme regarda un peu autour de lui regardant comme s'il ne voyait pas la jeune reine. Ce paysage il l'avait pas revu depuis longtemps et histoire d'énerver quelque peut cette dites déesse, il l'ignorait. Et puis en même temps ça lui faisait des vacances de ne pas entendre les bêtises qui sortaient de sa bouche. En tout cas ce qui restait de Mino c'était presque triste, en fait c'était véritablement un champ de bataille et tout était détruit sauf justement cette fontaine à laquelle finalement il n'attachait pas grande importance. Reprenant son sabre solidement entre ces mains, il décida de se prendre au jeu de la princesse.

- Je serais donc le premier mortel à tuer une déesse.

Un regard gamin et qui montrait son entêtement, c'est sur il ne lâcherait pas l'affaire c'était le moment idéal pour dire que c'était elle ou lui, ou alors elle s'enfuit à elle de voir. Puis l'assassin n'eut pas le temps d'attaquer ou même de dire quoi que se soit qu'elle lui expliqua cette philosophie bizarre selon laquelle le meilleur des guerriers pouvait mourir d'un coup inconnu. Là ça le laissa un peu perplexe et en y réfléchissant même avec la meilleure volonté du monde il ne compris pas exactement ce que ça pouvait vouloir dire.

- Pfff...

*S'il se fait tuer c'est tout simplement que ce n'était pas le meilleur.*

Haussant les épaules il afficha un air lassé par toutes ces paroles, si elle voulait communiqué, autant qu'elle se batte et qu'elle ne la ramène pas avec sa philosophie, il voulait juste en finir et n'avait pas qu'elle a tué, il refusait de perdre son temps en plus se serait probablement l'une de ces plus belle tuerie une fois sa fin arrivée. Le vent se leva et il laissa sa capuche retombait de toute manière elle le gênait alors autant mettre toutes les chances de son côtés, l'environnement qui les entourait... tous ces bâtiments à moitié démolis se serait sans doute un très bon endroit pour se battre, il fallait en tirer profit. Lançant un second assaut arme à la même il commença à ruer la jeune femme de coups en disant simplement sur un ton tellement naturel que la haine qu'il portait pour cette souveraine ne se ressentait pas.

- Je suis plutôt flatté qu'une déesse perde son temps avec un assassin tel que moi.

Elle bloquait les coups avec son air calme naturel et finit par dire d'une voix basse, mais parfaitement audible:

-Non, ce sera le premier mortel à être tué par une déesse.

A vrai dire, elle n'avait jamais tué quelqu'un. Cela peut sembler très étonnant, car Hiro et Namiru se déchaînent lorsque le désir du sang prend possession d'eux. Mais Shigeko sait se contrôler. Et quand elle a envie de tuer, elle ne tue pas directement. Elle fait souffrir lentement sa proie, l'humiliant, l'affaiblissant, et quand cette personne ne peut plus bouger, elle s'en va. Elle est ainsi sûre que sa victime aurait souffert avant de mourir, et puis personne n'est digne de périr honorablement, c'est-à-dire sur un champ de bataille, à part les vrais guerriers. Dans les autres cas, pour faire un meurtre simple et net, elle envoyait quelqu'un et restait avec ses mains propres.
Ce jeune homme se battait avec une bravoure exceptionnelle et elle regrettait amèrement que cette personne ne vienne grossir ses rangs. Et puis elle avait rarement vu quelqu'un d'aussi sincèrement une haine aussi violente. Oh ! Bien sûr, elle en avait vu des crises de violence sincères, surtout lorsqu'on est la cousine d'une fille au caractère explosif. Mais voilà. A part elle, elle n'avait vu que de l'hypocrisie, surmontée d'une cruauté sadique nonchalante. Bien sûr, lui était cruel, sadique et nonchalant, enfin il en avait l'air. Mais son style de combat reposait sur la vitesse et il se donnait à cœur joie de se battre , alors que les gens font souvent cela par obligation.
Shigeko entendit des bruits de galop de cheval au loin. Esquissant un sourire, elle fit un grand pas et abaissa la lame sur le jeune homme, mais d'un geste si lent et si gracieux qu'on aurait dit qu'elle ne faisait pas ça pour le blesser, mais juste pour le plaisir de faire des moulinets. Les chevaux s'arrêtèrent mais le cliquetis n'arrêta pas, et elle devina que l'état des deux pauvres soldats de tout à l'heure avait dû alerter les gardes qui se sont précipités sur le lieu décrit par les deux blessés. La souveraine avait toujours ce sourire, mais il était devenu agacé. Enfin ! Elle peut se battre toute seule contre un bandit !

-Bon, cher inconnu, je pense qu'on va te rajouter sur nos listes de criminels. Ton nom ?

Elle s'était arrêtée et avait de nouveau posé la pointe au sol, les deux mains reposant sur la garde. Elle avait demandé cela d'un ton aimable et poli. Elle espérait ainsi déstabiliser l'adversaire. Bien sûr, sur des listes ainsi, elle ne trouvait pas toujours les noms des bandits. Elle trouvait aussi des surnoms, et généralement ça suffisait car ces errants le donnent à tout le monde pour impressionner; du coup le surnom devient nom peu à peu par lui-même.

Le jeune homme esquivant et frappant comme dans un véritable duel, à chaque fois ça le rendait nostalgique de se battre. Son grand-père en bon enseignant du maniement de l'épée lui racontait des tas d'anecdotes qui le faisait rêver étant petit et puis son entourage en soi était à l'époque un peu inquiet et tout le monde chez lui connaissait les bases d'un combat à l'épée, il avait vécu dans le monde du sabre c'est ainsi qu'il était devenu un véritable prodige dans cette discipline. Alors oui, cette fille l'énervait, c'est vrai il la détestait, mais en bon épéiste il savait apprécier un bon affrontement. En plus les façons de combattre variaient selon les personnes et là en l'occurrence c'était vraiment spécial.
Cette souveraine avait un style bien à elle, rapide, agile et surtout le plus surprenant... élégant ! Ce n'est pas la caractéristique que l'on privilégiait le plus dans cet art. Mais ça n'en faisait pas moins une manipulatrice de sabre redoutable et même si elle était noble, mégalomane et cruelle il fallait lui reconnaitre un certain talent. Mais les deux combattants semblaient n'avoir que commencer aucuns d'eux n'avaient l'air fatigué ou essoufflé.

Des bruits de sabots frappant la terre avec une régularité surprenante lui indiqua que quelqu'un se ramenait, c'est vrai il faut l'avouer que là il avait presque envie de dire, merde. Kirua ne pensait pas prendre autant de temps à tuer une pauvre Bourges sans intérêt qui l'agaçait avec ces grands airs et avec cet air froid si naturel. Finalement un peu ailleurs la lame rabaissée de la jeune reine dans un geste élégant le surpris et il ne fit rien pour parer mais jouer la cible ne lui plaisait pas tant que ça en plus ces mouvements lui donnait l'impression qu'elle ne le détestait pas et ça le laissa un peu indifférent mais aussi pensif. Un pas en arrière plutôt vif la fit l'effleurer mais de toute manière entendant les galop stopper et les cliquetis se rapprocher il n'eut pas à regarder derrière lui pour voir la cavalerie se précipiter sur lui. Mais il avait un côté sur et lorsque la jeune femme lui demanda son nom il ne prit pas tout de suite la peine de régler leur compte aux soldats.

- Tu n'as qu'à mettre ton nom sur cette liste.

Lentement il se retourna et pivotant simplement déplaçant des gravier avec son pied droit qui faisait pivot. Les cavaliers stoppèrent d'un seul coup, le plus imposant, si on peut dire ça comme ça semblait être le chef et il ordonna tout d'abord à ces soldats d'être prudent, arrachant un sourire sadique et jouer grâce à son talent ou plutôt avec l'habitude du jeune homme, il ne voulait rien leur faire mais ces gars avaient l'air si mauvais en duel qu'ils ne valaient pas la peine d'être tué par ces coups, ils mourraient surement de coups de fouet plus tard.
Remettant son arme à sa ceinture, il se tourna toujours aussi naturel et détendu qu'au départ, tant pis pour ce paysage de ruines il allait le quitter, il avait ne petite chose à faire avant d'en finir avec la princesse de Tsuyu.

- Je te propose de faire un marché, emmène moi aux gosses captifs dont tu m'as parlé et je te livre un bandit que je connais.

Pas un regard insistant, pas de coup d'œil persuasif, rien ne pouvait présagé et coup fourré ou quoi que se soit d'autre, il pouvait mentir, préparer autre chose, dire la vérité ou bien si ça se trouve seul la visite du château l'intéressait. Mais observant la jeune noble il se demandait ce qu'elle ferait avait elle confiance avait elle un plan, était-elle sur d'elle ? Assez pour le laisser la suivre jusqu'à sa demeure de maharadja ? Un palais immense dans lequel tous se retrouveraient en danger avec lui dedans.
Mais c'était pas son but et puis elle l'avait dit, non ? Ce n'était pas le meilleur escrimeur de toute la région elle avait certainement un ou deux sujets qui lui tiendraient peut-être tête. Mais attention ça ne voulait pas dire qu'il oubliait leur duel. C'était un gars entêté et il pourrait la suivre jusque dans les enfers pour avoir sa peau. A elle de décider si elle voulait ou non prendre le risque de l'escorter. En attendant toujours aussi calme il abandonna un instant cette femme pour se faire attacher les poignets à l'aide d'une corde dans son dos et il se vit confisqué son arme.

- Tu n'as pas confiance, mais tu n'as pas peur, n'est-ce pas ? Alors qu'as tu à perdre, je croyais t'avoir entendu dire que d'autres pourrait m'abattre.Pour notre combat ne t'en fais pas, ce n'est que partie remise, à moins que tu ne me tues maintenant mais dans ce cas tu laisserait ton royaume se faire décimer par un seul tueur. Qu'en dis tu ? Tu marches ?

Elle parut sur le coup étonnée, mais en fait, cet acte héroïque -détestable pour elle, mais avantageux- la mit dans une position supérieure.
C'est vrai, qu'avait-elle à perdre ? Les prisonniers -qui n'étaient pas tous des enfants, il y en avait de tous les âges- auraient fait une mutinerie tôt ou tard. Et puis lui, comment allait-il trimballer une dizaine -elle n'en donnerait pas plus, voyons !- de gamins dans une forêt, errer, survivre, trouver à manger, un refuge pour les tempêtes fréquentes en cette région ? Bien sûr, elle l'attraperait. Alors, faire semblant de lui accorder une liberté serait miséricordieux.
Elle eut ce sourire goguenard et narquois si banal sur son visage de serpent et hocha lentement sa tête.

-Bien. Suis-moi. Reste caché sous cette cape. Ne blesse aucun villageois, ou tu vas le payer de ta vie. Ne te rebelle pas. Et... c'est tout pour l'instant.

Étonnamment, elle sortit une espèce de liasses de parchemin de son kimono et commença à le feuilleter.

*Hum... plusieurs meurtres dans la région est. Coupable inconnu, qui se fait appeler... Le nom est effacé. Hum... cheveux clairs, yeux bleus foncés. Ça correspond je crois.*

Elle rangea les papiers tout aussi rapidement. Non, ce n'était pas une Mary Poppins qui avait les poches remplies d'objets inutiles. Ces papiers, elle les complétait souvent. Quand elle partait dans les campagnes où les rapports sont douteux. C'est exactement pour cela qu'elle était venue ici, car un soldat avait affirmé qu'il avait vu des assemblées de gens en capuches.
Ce devait être des hérétiques qui se réunissaient juste pour une messe, pensait-elle. Rien à voir avec les déserteurs, les fugitifs et l'image hantée d'un loup hurlant à la pleine lune... elle faisait souvent ce rêve. Des réunions de loups, dont un duquel le pelage était d'un blanc presque nacré, au regard doux et vif en même temps. Inutile de dire, que c'était le pire cauchemar pour elle, et elle aurait honte de l'avouer.

-Hum... Deux chevaux. Il me faut deux chevaux.

Elle parlait comme si deux animaux allaient sortir de cette paisible fontaine et s'accroupir devant elle; on entendit quelques bruits et deux soldats vinrent avec leurs chevaux, se retirant après. On entendit à nouveau ce bruit de sabots régulier. Les soldats étaient partis, en avance pour servir d'éclaireurs. On ne sait jamais, peut-être que ce jeune bandit avait des complices qui tendaient une embuscade devant.
Shigeko ne semblait pas du tout pressée, elle flattait l'encolure du cheval avec une certaine douceur qu'on ne lui voyait jamais et paraissait plongée dans des pensées. Elle attendait juste que les soldats soient loin. Car elle voulait faire croire qu'ils étaient en toute égalité; aucun des deux n'étaient avantagés. Une fausse impression de confiance qu'elle voulait maintenir jusqu'à la ville. Car, arrivée là-bas, elle le jetterait immédiatement en prison, sans cérémonie.

Un sourire narquois, c'est tout ce qu'il reçut avant son approbation, c'est bizarre comme ce sourire lui donnait presque un air heureux vu qu'elle ne souriait quasiment jamais de toute façon on se satisfait de n'importe quel sourire. De son côté notre assassin parut presque content pour elle ça devait lui faire mal à la mâchoire de sourire vu qu'elle ne le faisait pas souvent peut-être qu'elle était engourdie à force de rester figer. Montant sur l'un des cheval d'un bond assuré il atterrit sur la selle du cheval le sourire au lèvres, ça servait à rien de se ruiner le moral pour elle de toute manière, il partirent lorsque les soldats devant eux eurent disparu et ils se retrouvèrent seuls, tous les deux. Bondissant sur sa selle et tenant debout malgré ces mains lier et commença une analyse en se moquant presque de cette souveraine.

- Et alors ? Qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu finisses comme ça dis moi ? Tu étais... battues ? Violée ? Allez raconte moi un peu ta vie. Tu fais ça par jalousie ? Par vengeance ? De toute façon les gens comme toi ne font preuve d'aucune imagination, il tue pour un mouchoir volé. Si c'est pas triste. Un jour j'ai tué ma mère parce qu'elle m'avait foutus une claque... je m'en suis voulut toute ma vie.

Oui c'est vrai raconter des bêtises c'est pas bien mais c'est pour s'amuser et oublier un peu qu'il allait se brûler pour une bande d'imbéciles. Un sourire vraiment étendu sur le visage de l'assassin et puis une chute stupide.

- Nan, c'est pas vrai, j'ai jamais touché à ma mère en fait.

Sur ces mots il bondit sur l'arrière du cheval de la princesse et le talonna un grand coup. Faisant de son mieux pour ne pas tomber avec les main attachés il resta en selle difficilement. Quelle connerie pourquoi il agissait toujours comme ça ? C'est un stupide imbécile, voilà tout. 0 vive allure cette monture semblait rapide et lui derrière était presque euphoriques, si ça pouvait faire chier sa reine alors tant mieux.

- N'ayez crainte dame Shigeko, j'ai les mains liées et au mieux, je vous mords.

*Je faisais quoi, je tombe au sol en la laissant filer ou je reste pour m'amuser ?*